Malone Moon et le miroir aux alouettes

Projet Malone Moon

Malone Moon et le miroir aux alouettes est un conte jeunesse écrit par Audrey Denjean et illustré par mes dix doigts.

Ella sur scène - Malonne Moon

Cette histoire se déroule dans une cité imaginaire nommée Moroseville. Dans cette contrée chimérique « les journées se suivent et se ressemblent, comme deux gouttes d’eau, comme des jumelles qui auraient exactement les mêmes habitudes et fredonneraient sans cesse le même refrain. » Seule l’escale d’une compagnie de cirque, un jour par an, redonne la joie de vivre aux habitants.

Malone Moon, un garçon âgé de 11 ans, est si impatient d’assister au spectacle qu’il s’offre une échappée belle la veille de la représentation. À la nuit tombée, le jeune héros quitte sa chambre pour se rendre au cœur de la ville. Il espère, en assistant en douce aux répétitions, entrevoir l’oiseau rare, Ella, une jeune chanteuse lyrique, mi-fillette mi-paon, dont il est épris.

Au cours de son escapade, le jeune noctambule découvre l’envers du décor : derrière le rideau la féerie et la magie n’existent pas.

Seul au milieu de la nuit, Malone perd ses illusions.

Ce récit initiatique narre la perte vécue par tout un chacun : celle de l’innocence. Malone Moon et le miroir aux alouettes s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux lecteurs de tout âge, amateurs de fables douces amères.

Pour accompagner le lecteur, la mise en image est basée sur un encrage à l’encre de chine et de tons de gris auxquels viennent se greffer des touches de couleurs. Elles sont les rêves, les touches d’espoirs qu’entretient Malone Moon tout au long de l’année à l’idée de revoir s’installer le cirque et sa magie. Ce procédé est une façon de souligner le parcours du jeune héros : malgré la pénombre et le pessimisme ambiant, son âme d’enfant ne peut s’empêcher de rêver encore. Ces éclats de couleurs reflètent ses restes d’innocence.

Dés à courdre Malon Moon

Ça commence comme ça :

Pinatas - Malone Moon

Je m’appelle Malone Moon, je grandis à Moroseville où je suis né il y a onze ans. Ma ville natale est située quelque part sur le globe mais je ne saurais vous dire où avec exactitude car elle n’apparaît sur aucune mappemonde. À défaut de vous donner sa situation géographique je peux, en revanche, vous parler d’elle et de ses moeurs. Je peux percer à jour ses mystères comme ces ânes en papier mâché que l’on éventre aux goûters d’anniversaires ; ces piñatas d’où jaillissent jouets et sucreries en guise de viscères. Ainsi, vous pourrez lire en elle comme dans un livre ouvert…

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À Moroseville, il ne se passe jamais rien. Dans une gémellité parfaite, les journées se suivent et se ressemblent, comme deux gouttes d’eau, comme des jumelles qui auraient exactement les mêmes habitudes et fredonneraient sans cesse le même refrain. Avec la régularité d’un métronome, elles se relaient, sans relâche, copies conformes. Ici, la vie ressemble à une chanson triste : quelles que soient les saisons, il flotte dans l’atmosphère un peu — de poussière et — de mélancolie. Même lorsque le soleil est au zénith et que les arbres se remplument, que les oiseaux chantent du haut des cimes, les habitants font grise mine. En ville, une vieille légende traîne dans les rues comme un chien errant et répète, à qui veut l’entendre, qu’une jeune femme se heurta il y a fort longtemps au coeur de Pierre et s’y brisa. Elle dit que l’impact fut d’une telle violence que tous les habitants en ressentirent la douleur à l’unisson. L’histoire ne dit pas qui était Pierre mais prétend que Moroseville doit son patronyme à cette collision. Quoi qu’il en soit, que la rumeur dise vrai ou pas, une chose est sûre : ici, plus qu’ailleurs, les cafards ont la dent dure.

Chandelier - Malone Moon

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